Quelle satisfaction de voir enfin le fragment de la passerelle du Rayon Vert tel un totem sur la place sud de la gare. Une foule d’invités et de curieux s’est rassemblée en ce mercredi 18 septembre pour inaugurer le prototype de l’entreprise SOTTAS, accompagnée de quelques petits-fours et de discours de présentation par les maîtres d’ouvrages et les partenaires associés.
Les passants se sont arrêtés, interpellés par l’attroupement qui s’était constitué autour du fragment de la passerelle et ont découvert, qu’après une longue mise en place du réaménagement des quais, des marquises et de l’accessibilité sous voies – qui est un projet en soit -, arrivait sous leurs yeux l’objet d’une conception qui marquera un trait d’union pour la commune et celles avoisinantes. Sur son piédestal, le banc couvert de sa toiture en polycarbonate bleu avait d’ores et déjà usé de sa fonction élémentaire dans la journée, puisque dès son installation, certains avaient déjà pris le temps de s’y asseoir. Quelle belle façon d’y faire honneur ! Cet extrait du Rayon Vert sera bientôt décuplé et installé au-dessus des chemins de fer.
Douze ans après avoir été lauréat du concours, l’assemblage des concepts initiaux, des réflexions architecturales et des stratégies urbaines, de la considération des matériaux et d’une longue et grande coopération entre les différents intervenants, se concrétise et imbrique ses pièces détachées sur la place sud pour les prochaines semaines à venir.
On ne parle plus du concept initial du rayon vert qui a su faire fantasmer et couler beaucoup d’encre (cf : Le rayon vert -Jules Vernes) : bref phénomène naturel qui peut être observable au lever ou coucher du soleil selon des conditions atmosphériques particulières, le rayon vert provient du spectre solaire qui se réfracte et se décompose. Le croissant vert d’un vif éclat apparaît alors le temps d’un fugace instant à l’horizon.
Dans l’imaginaire des spectateurs, cette abstraction se symbolisera sous la forme de cette longue passerelle végétale de 150m, arborant un mélange de plantes grimpantes le long d’un filet métallique. Le treillis devient alors le support de la végétalisation tandis qu’il remplit également son rôle de garde-corps.
Propice au temps en suspens, la continuité du banc latté en frêne de la passerelle deviendra l’ami de ceux qui, dans l’attente et la contemplation, se poseront sous l’éclairage des fines bandes LED ornant la structure du toit.
Et n’oublions pas de mentionner le design du mobilier rappelant grâce à son haut dossier, les banquettes CFF d’autrefois qui cachent en leur dos les bacs de plantation.
Encore un peu de patience avant d’en voir le bout, les plans sortent de terre et les ouvriers s’y activent !
G. B.
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