Mettons à jour le passé

1 juillet 2019 Passé 0 commentaire

Douce ferveur que celle d’observer la métamorphose d’un lieu.

Là où il y a encore quelques dizaines d’années, les troupeaux de moutons se mêlaient au paysage de l’entre-deux villes près des voies de chemin de fer, aujourd’hui l’Ouest Lausannois mute en un gigantesque terrain fertile.

« Renens-Village » était historiquement le point d’ancrage de la commune, et il s’est transformé au fil du temps en une cohabition villageoise et industrielle. Les corps de ferme et les quelques habitations présents au XIXe siècle finissent par être enclavés par l’extension urbaine. L’arrivée des usines et des travailleurs provoque une croissance démographique se voulant de plus en plus exponentielle. La cause ? L’arrivée en service de la gare dans la deuxième moitié du XIXe siècle et surtout la gare de triage en 1876.

Dès lors, Renens se décuple, son centre se déplace, se multiplie, se meut à travers les époques, incertain et houleux, et stabilise sa trajectoire au nord de la gare. La danse effrénée de la ville s’équilibre et la place du Marché devient l’actuel centre-ville, établi seulement dans les années nonante. Dans le dessein de fusionner avec Lausanne, puis avec Ecublens, Chavannes-près-Renens et Crissier, Renens et les agglomérations alentour continuent finalement d’un point de vue législatif en tant que communes et villes. Les invisibles limites ne permettent pas de dissocier la localité dans laquelle nous nous trouvons. Le manque de dissemblance avec l’extérieur des frontières donne lieu à une longue promenade continue dans une sorte de grande ville étalée. Mais l’identité de chacune est préservée.

Le trafic modifie le paysage agricole et vire doucement en un milieu habité, où les coutumes s’installent et les commerçants s’implantent jusqu’à créer une urbanisation où les zones mixtes de logements et les zones industrielles se rencontrent. Le tramway arrive dès 1903 pour unir Renens et Lausanne.

L’actuel bâtiment voyageur date vraisemblablement d’une autre époque, toutefois sa digne façade conserve l’éclat de ses pierres, ses vastes ouvertures et son harmonieuse symétrie. Avant celle-ci, une bâtisse en bois devenue désuète par l’accroissement de la population faisait office de bâtiment gare et de salle d’attente.

Quelle drôle de sensation que de contempler ce qui existe encore sous nos yeux et qui a connu un siècle de mouvements et de mutations ininterrompues. Les logements ont poussé, le trafic routier est passé de néant à un flux continu, la place a été délimitée, goudronnée, tracée et habitée par une horde de pendulaires et de voyageurs. Les cabanes ouvrières grouillent d’une fourmilière prête à ériger chaque nouvel étage, à manœuvrer tous les monstrueux engins et à manipuler la matière pour façonner de nouveau.

Toutefois, la façade originelle reste intacte, égale à elle-même et ne se soucie guère de son contexte. Elle a disposé son assise depuis 1 siècle et reste immuable, inchangée.

Certains segments du passé demeurent indélébiles, d’autres sont effacés par le temps, et aujourd’hui se transforment pour devenir les nouvelles infrastructures de la ville de demain.

Les images historiques de Renens-Gare sont ici.

 

G. B.

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